9 fausses bonnes idées éco-responsables

18 janvier 2023

Vous avez décidé de sauter le pas et de vous lancer dans la démarche zerowaste ? Notre petit guide du zéro déchet pour les débutants vous a donné matière à réfléchir et vous souhaitez vous renseigner pour ne pas tomber dans les pièges des fausses bonnes idées ? Alors, vous êtes au bon endroit !

 

Dans cet article, apprenez à repérer les mauvais exemples écolos et devenez incollable sur les bonnes pratiques éco-responsables !

1) Le vrac, attention aux arnaques

Privilégier le vrac

Lorsque l’on souhaite tendre vers le zéro déchet, le vrac est une étape incontournable. Mais encore faut-il savoir où l’acheter, sous quelles conditions, et de quelle manière il est acheminé et stocké. Qu’il s’agisse de magasins spécialisés ou de grandes surfaces, qu’en est-il vraiment ?

 

Certaines enseignes achètent des produits dans leurs emballages réguliers et les déballent ensuite pour remplir les bacs à vrac ! De plus, l’acheminement et le stockage de ce type de denrées posent parfois problème. Si certaines entreprises font en sorte de privilégier des contenants réutilisables lors du transport, d’autres utilisent des emballages à usage unique… Pas si zéro déchet que ça finalement. Il en va de même pour le stockage, qui nécessite un aménagement particulier pour respecter les normes de conservation et d’hygiène. 

 

Il faut également faire attention à la provenance des produits et aux solutions proposées pour les emporter. Acheter des baies de goji en vrac, cultivées en Chine et importées par avion, et les empaqueter dans un sac plastique afin de les transvaser dans son bocal en verre à la maison, c’est non ! Il en va de même pour les commandes de vrac en ligne. Rien ne sert de se faire livrer des produits depuis l’autre bout du monde qui arrivent emballés dans des sachets qui finissent à la poubelle !

2) La seconde main, parfois pas si malin

La seconde main : envoi de vêtements

Vendre ou acheter d’occasion est une solution qui paraît pertinente pour se rapprocher du zéro déchet. Cependant, il est parfois difficile de résister à la tentation de la bonne affaire, et de finir par tomber dans la surconsommation. Se tourner vers la seconde main pour renouveler régulièrement sa garde-robe ou réinvestir l’argent perçu de ses ventes dans des produits neufs n’est pas en accord avec la démarche.

 

Cette tendance touche particulièrement le secteur de la mode, notamment via les applications et plateformes dédiées qui ne cessent de croître avec les années. Leurs utilisateurs en deviennent de véritables commerciaux, abreuvés de guides et conseils pour mieux vendre, et ainsi profiter de l’argent regagné pour acheter par la suite des vêtements de première main. 

 

D’après l’ADEME, les Français consomment 17 kilos de textile par an, dont 9 kilos de vêtements. Alors, l’occasion, oui, mais utilisée intelligemment. Ainsi, il vaut mieux privilégier la seconde main de proximité, plutôt que de se faire envoyer des colis d’un bout à l’autre du pays, emballés et suremballés ! 

3) Les totes bags en coton ne sont pas une solution

Tote bag

Pratiques et réutilisables, les totes bags font souvent partie du kit du débutant zéro déchet. Mais en réalité, il s’agit d’une fausse bonne idée ! 

 

Le premier problème réside dans le fait de les collectionner. Que l’on en achète ou que l’on s’en voit offrir lors d’événements ou de conventions, les totes bags sont partout ! Or, pas la peine d’en posséder 20 modèles différents si c’est pour qu’ils finissent par prendre la poussière car vous n’en avez pas l’utilité. 

 

Le second problème concerne la matière dont sont faits vos totes bags. Un tote bag en coton est en fait assez peu écologique si l’on tient compte de toutes ses étapes de production et de distribution. Il faut savoir que les champs de coton se situent principalement en Asie, où leur culture implique de grandes quantités d’eau et de pesticides. De plus, le traitement du coton, et notamment l’étape de blanchiment, nécessite du chlore ou d’autres produits chimiques nocifs. Enfin, son acheminement depuis ces pays lointains inclut une lourde empreinte carbone. 

 

Pour une démarche zéro déchet, il vaut donc mieux se tourner vers des solutions alternatives, comme les paniers en osier ou encore un sac en toile de lin ou de chanvre. 

4) Le bambou qui ne pousse pas chez nous

Objets du quotidien en bambou

Très tendance, les objets en bambou ont la cote dans de nombreux domaines, des couverts réutilisables aux brosses à dents compostables. Mais, sous ses nombreux avantages vantés à grands coups de slogans salvateurs pour la planète, le bambou n’est pas vraiment le meilleur ami de la planète. 

 

D’une part, il s’agit d’une plante qui pousse principalement en Asie, ce qui signifie que son transport jusque chez nous entraîne forcément une empreinte carbone élevée. Ainsi, selon une série de critères sélectionnés, un produit en plastique fabriqué en France peut se montrer plus écologique qu’un objet en bambou importé de Chine !

 

D’autre part, les pays asiatiques n’hésitent pas à raser des forêts entières pour laisser place à la monoculture du bambou, participant ainsi à la déforestation locale au profit de plantations industrielles, mettant en péril l’environnement et l’écosystème.

5) La liseuse n’est pas merveilleuse

Liseuse dans une bibliothèque

On pourrait penser qu’investir dans une liseuse est un excellent moyen de lutter contre l’utilisation excessive de papier, quand on sait que chaque année, les Français consomment près de 9 millions de tonnes de papier et carton, soit l’équivalent de 130 kg en moyenne par personne ! Cependant, des études montrent qu’il n’en est rien et, pire, qu’une liseuse serait en réalité encore moins écologique qu’une bibliothèque personnelle de taille moyenne. 

 

En effet, l’empreinte écologique d’une liseuse est celle de tout objet électronique et implique de ce fait une grande consommation d’eau, l’utilisation de composants nocifs non renouvelables, l’extraction de minerais, une consommation électrique et une obsolescence programmée.

 

Pour qu’il soit plus écologique d’acquérir ses ouvrages sur une liseuse plutôt qu’investir dans leur version papier, il faudrait lire une bonne centaine de livres. Or, d’après une étude, les Français ne liraient en moyenne qu’entre 1 et 9 livres par an… Il faudrait ainsi une dizaine d’années pour rentabiliser le coût environnemental d’une liseuse, si tant est soit peu qu’elle fonctionne encore ! 

 

Auquel cas vous n’aurez plus qu’à tenter de la faire réparer ou essayer de la recycler. Pas sûr cependant que cela se recycle aussi bien que les livres en papier, qui, eux, pourront toujours se revendre d’occasion, pour une démarche zéro déchet. 

6) Les fruits et légumes BIO ne sont pas forcément écolos

Une erreur de débutant est de vouloir associer bio et éco-responsabilité. Lorsqu’il est question de se prendre en main et de changer ses habitudes de consommation, nombreux sont ceux qui souhaitent faire au mieux. Ainsi, quitte à envoyer promener les plats préparés et se (re)mettre à cuisiner, autant le faire avec des ingrédients de qualité ! Cependant, fruits et légumes bio ne riment pas forcément avec démarche écolo…

 

L’un de leur gros désavantage réside dans leur suremballage dans les grandes surfaces. En effet, dans un souci de traçabilité et d’hygiène, il n’est pas rare de tomber sur des concombres ou des pommes emballés dans des sachets plastiques individuels, pour ne pas les confondre et les mettre en contact avec les autres fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle. 

 

Il convient également de faire attention à la provenance des produits, ainsi qu’à leur pertinence par rapport à la saison. Les avocats bio du Mexique ou les ananas bio du Costa Rica impliquent une forte empreinte carbone due à leur acheminement, de même que les tomates bio en plein hiver qui ne sont certainement pas produites en France ! 

 

La bonne pratique : privilégier les circuits courts, et consommer local et de saison.

7) La mention “biodégradable” n’est pas fiable

Mention biodégradable

Pour une démarche plus éco-responsable, on peut se laisser tenter par des produits comportant la mention “biodégradable”. Mais derrière ce terme un peu fourre tout se cache un aspect moins vert qu’il n’y paraît.

 

Il s’agit d’un mot souvent mal compris, qui entraîne de nombreux déboires écologiques, car on pense à tort pouvoir se débarrasser de ce type de déchet en le compostant simplement, ou, pire, en le jetant dans la nature en le croyant sans conséquences pour la planète ! 

Les produits bénéficiant de la mention “biodégradable” ne le sont que sous certaines circonstances, qui impliquent un environnement spécifique (compostage domestique ou industriel, eau douce ou eau marine, etc.), des conditions précises (température, taux d’humidité, etc.), et une échelle de temps donnée. 

 

Il convient donc de bien lire les petites lignes au dos des paquets, au risque de se retrouver avec des déchets qui ne pourront pas être correctement traités, comme certaines capsules de café, compostables, mais… industriellement !  

 

L’un des principaux fléaux concerne les lingettes biodégradables, qui n’ont de biodégradables que le nom, et que les industriels conseillent même de jeter dans les toilettes ! Une aberration écologique qui obstrue les canalisations et bouche les pompes des stations d’épuration ! A titre d’exemple, chaque année, la ville d’Orléans se voit contrainte de dépenser 100 000 € pour retirer quelque 22 tonnes de lingettes de son réseau d’assainissement ! 

8) L’huile de coco, faux ami écolo

Les guides du zéro déchet conseillent souvent de se mettre aux concoctions maison pour ses produits ménagers, mais aussi pour ses produits d’hygiène et de beauté. De nombreuses recettes sont facilement trouvables sur le net, dont certaines qui impliquent l’utilisation de la fameuse huile de coco. 

 

Issue de la noix de coco, et donc naturelle, elle possède de nombreuses propriétés, notamment nourrissantes, antibactériennes et antifongiques. Elle peut s’utiliser en cuisine, mais elle est surtout connue pour intervenir dans la composition de DIY beauté, comme les déodorants ou encore les dentifrices. 

 

Comme une bonne partie des fausses bonnes idées de cet article, le problème repose sur son importation et sa production. Les bords de mer français n’ayant encore jamais vu pousser de cocotiers, l’huile de coco qui nous parvient provient par conséquent de pays lointains, principalement asiatiques une fois encore, même s’il est possible de recevoir des productions des îles du Pacifique, d’Afrique et d’Amérique centrale. En bref, de là où les noix de coco poussent naturellement, pas vraiment la porte à côté donc. 

 

Là encore, l’empreinte carbone liée au transport n’est pas vraiment en accord avec la démarche zéro déchet, de même que les problèmes de déforestations qui peuvent être engendrés. 

9) Les huiles essentielles ne sont pas exceptionnelles

Tout comme l’huile de coco, les huiles essentielles sont fréquemment utilisées dans les savons et lotions maison. Elles sont appréciées non seulement pour leur odeur, mais aussi pour leurs vertus, tantôt apaisantes, relaxantes, purifiantes et même détoxifiantes. A chaque maux son huile essentielle ! 


Mais son extraction demande une grosse quantité de matière première. A titre d’exemple, pour obtenir 1 kg d’huile essentielle, il faut environ 2 000 écorces d’oranges douces, ou 7 kg de boutons de girofliers, et jusqu’à 4 000 kg de pétales de rose de Damas, soit un champ entier ! Sachant que la fabrication d’un seul savon à froid de 100 grammes nécessite 120 gouttes d’huile et qu’on monte jusqu’à 360 gouttes pour une bougie de 90 grammes, cela en fait, des champs de roses ! 


De plus, certaines huiles essentielles sont issues d’essences rares, quand d’autres sont menacées par la cueillette sauvage, notamment dans les pays de l’Europe de l’Est, et d’autres encore subissent la monoculture intensive au détriment de cultures qui pourraient servir à nourrir la population… 


Enfin, seule une partie de la plante est nécessaire pour l’extraction de l’huile essentielle, ce qui engendre un gaspillage de ressources et une grosse quantité de déchets à l’arrivée. 

En résumé

De nombreuses fausses bonnes idées se sont frayées un chemin dans le paysage du zéro déchet et de l’éco-responsabilité, et sont malheureusement souvent adoptées par inadvertance. Pas facile de prendre ses marques dans un environnement qui ne nous est pas encore familier et de faire le tri dans les informations qui nous parviennent. 

 

Et vous, connaissez-vous d’autres fausses bonnes idées zéro déchet ? Partagez-nous vos anecdotes en commentaire !    

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