24 avril 2023
Envie de nouveauté dans vos assiettes ? Partez à la cueillette des plantes et fleurs sauvages comestibles ! Que ce soit dans votre jardin, dans les prairies ou sur le bord des routes, la nature vous réserve de succulentes surprises.
Mais attention aux mauvaises surprises car toutes les plantes ne sont pas vos amies ! Alors pour une sortie nature sans faute, consultez notre petit guide des plantes et fleurs sauvages comestibles.
Quelle idée que de vouloir intégrer du trèfle ou des pâquerettes dans ses recettes ! Et pourtant, la consommation de plantes et fleurs sauvages remonte à la nuit des temps. Si de nos jours, nous mangeons principalement des produits issus de l’agriculture, il fût une époque où l’Homme a dû apprendre à différencier les plantes comestibles, pour se nourrir et survivre.
Jadis grand cueilleur, l’Homme a vu les siècles défiler, et avec eux, des changements s’opérer dans sa façon de s’alimenter, mais aussi de cultiver. Le Moyen-Âge a de ce fait vu apparaître de nouveaux fruits et légumes exotiques, et les personnes les plus aisées ont délaissé les plantes sauvages pour des aliments plus raffinés, les reléguant ainsi au rang d’indésirables, de nourriture pour les pauvres.
Aujourd’hui, les tendances s’inversent. On commence à réguler notre consommation de fruits et légumes importés, pour se recentrer sur les aliments disponibles à proximité. Les plantes et fleurs comestibles ont tellement le vent en poupe qu’elles sont passées de mauvaises herbes à star des restaurants gastronomiques.
Pourquoi un tel revirement de situation ? Quelles sont leurs particularités qui en font des aliments prisés, alors qu’elles étaient encore boudées il y a quelques années ?
Les plantes et fleurs sauvages comestibles disposent de nombreuses vertus, qui tendent à revenir sur le devant de la scène.
Tout d’abord, elles sont riches en nutriments. Des études démontrent que ces derniers sont d’ailleurs plus concentrés dans les plantes sauvages que dans les fruits et légumes cultivés.
Dans ces nutriments, on retrouve les protéines vertes, notamment chez l’ortie, où 100 grammes de feuilles sont équivalents à 95 grammes de steak de bœuf ! Contrairement aux légumineuses qui ne disposent que de protéines végétales, les plantes et fleurs sauvages comestibles sont pourvues de protéines complètes, dites vertes, dans lesquelles on retrouve l’intégralité des acides aminés, comme dans la viande.
On peut également compter sur leur richesse en acides gras, principalement en oméga 3 et 6, en minéraux, en phosphore, en fibre ou encore en fer. Mais ce qui les rend si populaires aujourd’hui est sans aucun doute leurs vitamines et leur propriété détoxifiante et antioxydante.
Les plantes et fleurs sauvages comestibles sont un excellent moyen de purifier son organisme en douceur. Certaines ont des propriétés diurétiques, comme le pissenlit, d’autres vont stimuler les fonctions digestives ou les organes, comme la gentiane pour le foie.
On peut aussi leur attribuer des qualités médicinales, connues depuis de longues années déjà, surtout dans les pays asiatiques. En tisane, les feuilles de bouleau sont anti-inflammatoires et contribuent au bon fonctionnement des articulations. La bardane est réputée pour traiter l’acné et freiner la chute de cheveux. L’ortie, quant à elle, est connue pour soulager l’arthrose et les rhumatismes, mais aussi pour nettoyer le sang et reminéraliser le corps en cas d’anémie, et bien plus encore.
Enfin, outre toutes ces vertus pour la santé, les plantes et fleurs sauvages comestibles sont également un excellent moyen de satisfaire votre palais ! Très goûteuses et parfumées, on retrouve également parmi elles de nombreux aromates, qui viendront relever vos petits plats avec succès !
Si les plantes et fleurs sauvages comestibles ont de nombreuses vertus, il faut tout de même se méfier de leur potentielle toxicité. Parfois, une partie de la plante est comestible, quand une autre est dangereuse pour la santé. C’est le cas par exemple du sureau noir, dont seules les fleurs et les baies mûres sont consommables.
Si vous ne faites pas attention, vous vous exposez à des risques d’allergie et/ou de troubles digestifs, pouvant même provoquer des nausées et des vomissements, voire des complications plus sévères dans les cas les plus graves. En France, environ 300 plantes toxiques ont été recensées, parmi lesquelles 100 sont considérées comme réellement dangereuses, voire mortelles.
Méfiez-vous donc des plantes que vous ne connaissez pas ou qui sont sujettes à confusion. Chaque année en France, ce sont près de 1 000 cas d’intoxications aux champignons qui sont enregistrés, dont 30 de gravité forte et 3 conduisant au décès.
Alors, avant de vous lancer dans leur cueillette, soyez certains de bien les reconnaître !
La première chose à faire est de constituer une liste de plantes et fleurs sauvages dont vous êtes sûr à 200% qu’elles sont consommables sans danger. Et gare aux végétaux qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau ! Car si certains sont comestibles et savoureux, d’autres sont au contraire toxiques et dangereux ! C’est le cas par exemple de l’ail des ours et du muguet, dont les feuilles se ressemblent à s’y méprendre.
Enfant, vous vous amusiez à cueillir des mûres sauvages ou des fraises de bois, et à ramasser des châtaignes, des noisettes et des noix ? Vous connaissez avec certitude leurs caractéristiques et vous êtes sûrs de ne pas vous tromper en les cueillant ou en les ramassant ? Alors, notez-le sur votre liste !
Il est également recommandé d’ajouter quelques détails, comme les lieux et la saison où les trouver. Au fil du temps, vous pourrez venir compléter cette liste, qui vous fera office de véritable carnet ou même d’herbier !
Ensuite, prenez le temps de bien vous renseigner. Si vous êtes débutant, concentrez-vous sur quelques plantes à la fois et ciblez les objectifs de votre cueillette du jour. Faites très attention aux plantes qui se ressemblent, il est vite arrivé de confondre l’ail des ours et le muguet. Si le premier est délicieux et sans danger, le deuxième ne doit en aucun cas être consommé !
Documentez-vous auprès de sources fiables, évitez de suivre les conseils d’un pseudo connaisseur et sa méthode révolutionnaire pour tester la toxicité d’une plante à l’aide d’une petite cuillère. Si vous ne souhaitez pas vous encombrer d’un guide lors de vos sorties, il existe quelques applications pour vous aider à reconnaître les plantes comestibles, à utiliser avec précaution.
Pour les plus aguerris, vous pouvez également consulter les méthodes pour apprendre à tester une plante et déterminer si elle est mangeable, mais le mieux à faire est de d’abord apprendre à reconnaître les plantes toxiques ou vénéneuses les plus communes, comme la ciguë ou l’aconit.
Dans tous les cas, ne consommez que ce que vous êtes absolument certain de connaître ! Au moindre doute, ne tentez pas votre chance ! Si vous souhaitez tout de même déguster vos trouvailles, demandez l’avis d’experts en la matière, plutôt de l’ordre d’un pharmacien que d’un inconnu sur un forum obscur.
Vous ne rencontrerez pas les mêmes plantes et fleurs sauvages comestibles suivant plusieurs critères déterminants, comme la région et les saisons.
Généralement, les feuilles sont plus abondantes au printemps et au début de l’été. Les fleurs voient le jour en pleine saison estivale, et vous pourrez cueillir les fruits et récolter les graines en fin d’été et au début de l’automne. En ce qui concerne les fruits à coque, vous pourrez les ramasser de septembre à novembre selon les variétés.
Il faut également prendre en compte le type de terrain. Certaines plantes sont spécifiques aux sols montagneux, d’autres se trouvent plus facilement dans certaines zones de la forêt, quand d’autres encore se plaisent uniquement en milieu aquatique.
Vous pouvez également en trouver à proximité immédiate. Certaines peuvent pousser dans votre jardin, comme les pâquerettes et les pissenlits, ou alors vous pouvez en cultiver d’autres sur votre balcon, comme les pensées ou les plantes aromatiques !
En Occitanie, les différents paysages et leurs reliefs proposent une belle variété de plantes et fleurs sauvages comestibles. De la côte méditerranéenne aux montagnes des Cévennes, en passant par les Pyrénées et les hauts plateaux du Massif Central, vous trouverez sûrement de quoi satisfaire vos envies de cueillette et de sorties en plein air !
Il est évident que vous ne pouvez pas cueillir au gré de vos envies et qu’il existe quelques règles à respecter bien définies.
Tout d’abord, il existe des espèces protégées, dont il convient de se renseigner. Ensuite, informez-vous sur les lieux où vous souhaitez cueillir vos plantes. En France, techniquement, tous les terrains ont un propriétaire, qu’ils soient publics ou privés.
Par conséquent, tout ce que vous prendrez sans autorisation peut être considéré comme du vol et passible de sanctions. Ainsi, pour des cueillettes dont le volume est inférieur à 10 litres, vous encourez une amende de 135€. Et, si ce volume dépasse les 10 litres, vous commettez un délit, pouvant vous coûter 45 000€ d’amende et jusqu’à 3 ans de prison !
Ainsi, pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut effectuer quelques recherches en amont. Prenez le temps de consulter les cartes des zones protégées, que vous devrez éviter et les cartes des parcelles de forêts publiques, dans lesquelles la cueillette est tolérée en quantité raisonnable, et sous réserve de respecter l’environnement.
En ce qui concerne les terrains privés, rien ne vous empêche de demander une autorisation au propriétaire, qui pourra alors refuser ou accepter, parfois sous conditions, comme des horaires et une quantité à respecter, ou encore une compensation financière.
La météo est un critère important à respecter lorsque l’on souhaite organiser une sortie cueillette. Il vaut mieux récolter par temps sec et calme, et éviter les températures trop basses ou trop chaudes. Il s’agit non seulement d’une question de confort, mais également d’un gage de qualité des plantes que vous cueillez.
Rien ne sert de vous charger, vous aurez simplement besoin :
Ces équipements sont amplement suffisants, d’autant plus si vous êtes débutant. Il est très important d’emporter avec soi de quoi identifier clairement les plantes, afin de ne pas cueillir par inadvertance une plante toxique, mais aussi pour ne pas cueillir tout et n’importe quoi et finir par jeter la moitié de vos récoltes une fois le tri effectué.
Délicatesse est le maître-mot pour cueillir les différents types de plantes et fleurs. L’objectif est de préserver les espèces et d’avoir le plus faible impact possible sur l’environnement.
Ainsi, voici quelques bons réflexes à adopter :
Les principaux risques lors d’une cueillette, hors l’intoxication, sont liés aux parasites et à la pollution.
Pour ce faire, évitez de cueillir :
Pensez également à adapter votre tenue suivant le milieu dans lequel vous souhaitez effectuer votre cueillette. Par exemple, si vous pensez vous aventurer dans un environnement propice aux tiques, assurez-vous de bien vous couvrir pour éviter les risques de morsures, voire de développer des complications plus graves.
Avant de consommer ce que vous avez récolté, il est impératif de procéder à un nettoyage complet. Il existe différentes méthodes pour rincer vos plantes et fleurs tout en douceur. Les plus connues sont sans doute celles utilisant de l’eau vinaigrée.
La plupart des plantes et fleurs sauvages comestibles peuvent se consommer crues, mais si vous avez le moindre doute, mieux vaut procéder à une cuisson, qui éradiquera non seulement bactéries et parasites, mais qui éliminera également certaines toxines.
Vous êtes maintenant fin prêt pour cuisiner ! En salade, en soupe ou en boisson, les possibilités sont larges et variées !
Certaines plantes et fleurs sauvages comestibles se consomment très bien en jus, tisanes et autres décoctions, quand d’autres sont excellentes en sirop ou en confiture.
Vous pouvez en faire des plats à part entière, ou choisir de les utiliser en simples aromates et assaisonnements.
Elles sont aussi délicieuses dans des recettes salées, comme le pain aux orties, que dans des recettes sucrées, comme la glace au miel et au romarin.
Enfin, vous pouvez bien sûr en faire des remèdes maison, mais toujours avec précaution.
Pour profiter de votre récolte, vous pouvez les faire sécher ou bien les congeler. D’autres se prêtent particulièrement bien à la macération, comme les câpres par exemple.
Les plantes et fleurs sauvages comestibles possèdent de nombreuses vertus, qui peuvent contribuer à vous maintenir en bonne santé. Mais encore faut-il savoir les identifier pour éviter de se mettre en danger !
Il est important de ne pas partir à l’aveuglette et de bien se renseigner en amont, au risque de devoir faire appel à un centre anti-poison…
Enfin, la cueillette est une activité spécifique, il y a des règles à respecter et des méthodes à adopter afin de la pratiquer de manière éthique !
Pour une sortie cueillette sans prise de tête, la solution la plus simple et la plus sûre est de faire appel à un guide expert en plantes sauvages comestibles. Ainsi, laissez derrière vous la peur du danger et soyez certain que votre récolte pourra être consommée ! Pour trouver une aventure encadrée par un professionnel certifié, faites un tour du côté de nos aventures !
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