Comment réduire son empreinte carbone ?

13 septembre 2022

Prendre conscience des enjeux climatiques c’est bien, agir c’est mieux. Pour tenter d’éviter les sombres prédictions concernant les années à venir, il est urgent de se remettre en question et de mettre en œuvre des démarches pour adopter un mode de vie plus éco-responsable et ainsi réduire son impact écologique au quotidien.

 

Si vous avez déjà calculé votre empreinte carbone grâce à notre précédent article, voici quelques conseils pour réduire doucement mais sûrement vos émissions de gaz à effet de serre dans les quatre postes les plus impactants pour l’environnement.

 

Ainsi, apprenez des astuces simples mais efficaces pour préserver la planète en travaillant sur votre empreinte carbone personnelle, de vos transports à votre logement, en passant par votre alimentation et vos habitudes de consommation.

Gaz à effet de serre : définition et conséquences

Réduire son empreinte carbone, c’est réduire son émission de gaz à effet de serre ou GES. Mais qu’est-ce que l’effet de serre ? Quelles sont ses conséquences ? Quels GES font partie de la liste ? Avant d’envisager des solutions, encore faut-il comprendre le problème. 

 

Avant toute chose, l’effet de serre est un phénomène naturel essentiel à la survie de tous les écosystèmes sur la planète. C’est son accentuation causée par l’activité humaine qui engendre aujourd’hui des conséquences alarmantes. 

 

L’effet de serre permet de maintenir des températures stables et vivables sur la Terre, grâce à des gaz naturellement présents dans l’atmosphère qui forment une barrière protectrice depuis l’atmosphère, appelée troposphère. 

 

Sans elle, la température de la planète avoisinerait les -18°C ! Cependant, si elle permet de maintenir une température moyenne de 15°C, son dérèglement est problématique et met en péril tous les écosystèmes : c’est le réchauffement climatique. Ainsi, de par sa combustion excessive d’énergies fossiles, notamment due aux transports, à l’industrie et à l’agriculture et à l’élevage intensif, l’Homme contribue à un déséquilibre environnemental, dont les répercussions commencent à émerger, comme la hausse de la température moyenne planétaire, la fonte des glaces ou encore l’accélération de l’élévation du niveau marin.

 

Les conséquences à venir de ce changement climatique sont très préoccupantes : augmentation des apparitions d’événements météorologiques extrêmes (tempêtes, inondations, sécheresses), extinction de 20% à 30% d’espèces animales et végétales, crises liées aux ressources alimentaires, … Il est donc urgent et nécessaire de lutter contre le changement climatique et de contribuer à la transition écologique en réduisant notre empreinte carbone ! 

Comment réduire l’empreinte carbone de mes trajets ?

Transport et émission carbone

Les transports sont le premier secteur impactant concernent l’émission de gaz à effet de serre. En effet, d’après l’ADEME (l’agence de la transition écologique), lorsque nous effectuons un trajet de 15 km, nous émettons en moyenne 2,9 kg de CO2. Si l’on répète ce trajet à raison de deux fois par jour, cinq fois par semaine, pour se rendre au travail par exemple, on atteint le chiffre impressionnant d’1 tonne et demie de CO2 émise à l’année ! Soit pas loin des 2 tonnes par habitant et par an recommandées pour limiter le désastre écologique ! 

Réduire l’impact environnemental de mes trajets quotidiens

Il est pourtant aisé de réduire l’empreinte carbone de ses trajets, surtout quand l’on sait que la plupart des Français utilise sa voiture pour se déplacer à moins de 3 km. Ainsi, quand cela est possible, privilégiez la mobilité douce pour vos petits trajets du quotidien, et préférez la marche ou le vélo à votre SUV pour aller chercher votre baguette de pain. 

 

Pensez également aux transports en commun, également pratiques pour des trajets plus longs, comme le bus, le tramway ou le métro. Si davantage de monde prenait les transports en commun, cela permettrait non seulement d’émettre moins de GES, mais aussi d’améliorer le trafic routier. De plus, plus besoin de payer pour une place de parking, les transports en commun ont l’avantage de desservir des points stratégiques, rapidement et régulièrement !

 

Si vous n’avez pas le choix d’utiliser votre voiture, optez pour le covoiturage. Vous habitez à la campagne mais devez vous rendre au travail en ville ? Partagez une voiture avec d’autres personnes qui effectuent le même trajet ! Le covoiturage est également une bonne solution alternative pour des déplacements plus ponctuels et peut s’avérer très enrichissant si vous aimez bavarder avec d’autres passagers. Et surtout va réduire votre facture d’essence !

 

Enfin, si aucune de ces solutions ne vous convient, veillez au moins à pratiquer l’écoconduite afin de réduire vos émissions de GES lors de vos trajets en voiture. Adopter une conduite souple vous permet ainsi de limiter votre surconsommation de carburant de 20% grâce à quelques réflexes simples. Par exemple, abaisser votre vitesse de 10 km/h peut vous faire économiser jusqu’à 5 litres de carburant et réduire vos émissions de CO2 de 12 kg sur 500 kilomètres, et raisonner votre utilisation de la climatisation permettrait de rejeter 15% de CO2 en moins sur 100 kilomètres ! 

Réduire l’impact environnemental de mes trajets occasionnels 

Réduire l’empreinte carbone de ses moyens de locomotion s’applique également pour des trajets plus occasionnels, comme pour les vacances ou les déplacements professionnels. 

 

Le mieux est évidemment d’éviter les trajets en avion, dont les émissions de GES sont très importantes. Par exemple, un aller-retour Paris-New-York émet environ 1,8 tonnes d’équivalent CO2, soit la quasi-totalité des 2 tonnes préconisées ! Il en va de même pour les vols intérieurs, dont la pollution pourrait être évitée en choisissant un mode de transport plus soutenable. Ainsi, un vol Paris-Marseille émet 250 kg d’équivalent CO2 par passager, alors que le même trajet en train n’en émet seulement que 3 kg.

 

Évitez également les croisières, notamment les croisières de luxe, dont les paquebots polluent même à l’arrêt lors des escales. En effet, une fois à quai, les moteurs continuent tout de même de tourner pour alimenter les réseaux électriques, occasionnant une consommation de carburant de l’ordre de 500 à 2000 litres par heure, contre 7 litres par heure pour une voiture. Ces bateaux démesurés sont une véritable catastrophe écologique, et consomment entre 60 et 150 tonnes de fioul par jour, non seulement pour se déplacer, mais surtout pour pallier aux besoins des prestations fournies (hôtellerie, restauration, climatisation, loisirs).

 

Le mieux serait de limiter ses trajets, en privilégiant les micro-aventures et les découvertes près de chez soi, en utilisant des moyens de transport soutenables. Il s’agit d’un bon moyen de prendre le temps de (re) découvrir les environs, comme par exemple lors de balades à vélo dans l’Hérault ou d’une escapade en trottinette électrique tout-terrain !

 

Poursuivez vos efforts tout au long de votre périple en adoptant une démarche éco-responsable et combinez la réduction des GES de votre trajet en voyageant zéro déchet !

Comment réduire l’empreinte carbone de mon alimentation ?

Réduire l'empreinte carbone de son alimentation

L’alimentation est le second poste d’émission de GES derrière les transports. Il comprend toute la filière d’un produit, de sa production à sa consommation, en passant par sa transformation, son transport et sa distribution. Il y a deux points importants à travailler afin de réduire son empreinte carbone dans ce secteur : revoir sa consommation de viande et revoir ses habitudes d’achat. 

Réduire ma consommation de viande

La consommation de viande, et notamment de viande rouge comme le bœuf, est la principale source d’émissions de gaz à effet de serre alimentaire des Français. Cela est notamment dû à l’industrialisation massive de l’élevage du bétail, dont la croissance phénoménale va de pair avec la demande, toujours plus forte, entraînant déforestation, forte émanation de méthane et grande consommation d’énergie de par l’eau et les céréales nécessaires à l’alimentation de ces animaux. 

 

En effet, près de 40% de la production mondiale de céréales sert uniquement à nourrir les élevages de bétail ! En ce qui concerne l’eau, l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) a mené une étude estimant qu’environ 700 litres d’eau étaient nécessaires pour produire un seul kilo de viande de bœuf !

 

Chaque année, 65 milliards d’animaux sont tués pour finir dans une assiette, soit près de 2 000 bêtes par seconde ! A l’échelle mondiale, l’élevage est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, il convient donc de revoir sa consommation de viande.

 

Sans pour autant changer radicalement de régime alimentaire, il est préférable de consommer plus de végétaux et de limiter les protéines animales lors de ses repas : c’est devenir flexitarien. Se passer de viande ne serait-ce qu’un repas par semaine équivaut à ne pas se servir de sa voiture pendant deux jours en termes de réduction d’empreinte carbone !  

Revoir mes habitudes d’achat alimentaire

Manger plus de fruits et légumes oui, mais encore faut-il les acheter intelligemment. S’approvisionner en avocats du Mexique, en bananes de Côte d’Ivoire ou en mangues du Brésil pour le “healthy bowl” que vous allez publier sur Instagram, c’est non !

 

L’empreinte carbone liée aux importations de denrées alimentaires par la route, les airs ou la mer n’est pas à prendre à la légère. Selon une étude menée par l’Institut Worldwatch (institut indépendant spécialisé dans la recherche environnementale), les fruits et légumes parcourraient près de 2 500 km en moyenne entre leur lieu de production et votre supermarché ! Ainsi, dans la mesure du possible, essayez de consommer local et de saison. Privilégiez les circuits courts et pensez à vous approvisionner auprès des producteurs locaux.

 

Aussi, l’impact du gaspillage alimentaire est souvent négligé. Pourtant, il représente 8 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre dans le monde. Pour limiter votre production de déchets, souvent mal recyclés, adonnez-vous à la cuisine maison et anti-gaspi, comme préconisé dans notre article objectif zéro déchet dans ma maison !

Comment réduire l’empreinte carbone de mon logement ?

Le logement constitue le troisième poste d’émissions de GES les plus impactantes pour l’environnement. Pour réduire son empreinte carbone dans ce secteur, il existe de nombreux petits gestes qui, cumulés, contribuent à faire un geste pour la planète.

Le chauffage et la climatisation

Le chauffage est la principale cause des émissions de gaz à effet de serre d’une habitation. En effet, nous avons tendance à trop chauffer, alors qu’une température comprise entre 19°C et 21°C dans la journée et 17°C la nuit est recommandée. 

 

En réduisant son chauffage d’un seul degré, c’est 7% d’énergie économisée, soit 300 kg de CO2 en moins par an ! Si vous vous chauffez à l’électricité, cela représente également 5% à 10% d’économie sur votre facture ! Et gagnez 15% d’économie en plus en coupant le chauffage quand vous êtes absent.

 

L’été, la climatisation prend souvent le relais. Très gourmands en énergie, les climatiseurs fonctionnent grâce à des fluides frigorigènes qui ont un fort pouvoir de réchauffement une fois relâchés dans l’atmosphère. En utilisant un climatiseur, nous faisons face à un cercle vicieux : les climatiseurs contribuent au réchauffement climatique, les températures et phénomènes de canicule augmentent, alors on utilise encore plus de climatiseurs pour pouvoir supporter la chaleur. D’après les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie et de l’ONU, la demande de climatiseurs dans le monde devrait passer à 5,6 milliards en 2050, contre les 1,6 milliards recensés en 2018 !

 

Pour garder votre intérieur au frais, la meilleure astuce est de fermer vos fenêtres et volets la journée. Mais d’autres alternatives sont possibles, comme l’installation d’un mur végétal extérieur qui filtrera les îlots de chaleur et même la pollution atmosphérique !

Les appareils électroménagers et les petits gestes du quotidien

Au quotidien, ce sont vos appareils électroménagers qui consomment le plus d’énergie, notamment les gros appareils de plus de 20 ans, comme les réfrigérateurs, les lave-vaisselle et les machines à laver. Aujourd’hui, un réfrigérateur moderne consomme 40% à 60% d’énergie en moins qu’un vieux modèle fabriqué avant l’an 2000 !

 

Enfin, si vous ne souhaitez pas passer par de longs et coûteux travaux de rénovation énergétique concernant votre isolation, vos fenêtres, votre ventilation ou votre système de chauffage, vous pouvez toujours investir dans quelques objets utiles et abordables qui vous feront déjà réduire un peu votre empreinte carbone. Par exemple, vous pouvez placer des boudins de porte, équiper vos fenêtres de rideaux ou changer vos ampoules pour des modèles basse consommation. Pensez également à adopter des réflexes comme prendre des douches courtes plutôt que des bains, et éteindre et débrancher complètement vos appareils quand vous ne les utilisez pas plutôt que de les laisser branchés ou en veille.

Comment réduire l’empreinte carbone de mes habitudes de consommation ?

Réduire l'empreinte carbone de ses achats

Là encore, ce sont des petits gestes et des réflexes à adopter au quotidien, et tout au long de sa vie qui vous feront réduire votre empreinte carbone. Un dicton qui pourrait bien refléter la voie à suivre serait certainement “consommer moins mais consommer mieux”.

 

Ainsi, apprenez à faire durer vos appareils et vêtements plutôt que de céder à l’appât du neuf et de tomber dans la surconsommation.

 

Vous n’avez sûrement pas besoin de changer de téléphone portable à chaque nouveau modèle qui sort ! La production d’un seul smartphone nécessite plus de 70 matériaux différents, dont une cinquantaine de métaux. Extraction de minerais, fabrication de composants électroniques complexes, gaspillage d’eau pour la production de lithium, exploitation de matières pouvant engendrer des fuites de déchets radioactifs, grande consommation d’électricité… De sa production à son utilisation, en passant par sa distribution et sa fin de vie, l’empreinte carbone d’un smartphone est énorme !

 

Le même principe s’applique concernant la surconsommation de vêtements ! Pourquoi renouveler votre garde-robe toutes les saisons alors que la fast-fashion est responsable d’environ 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre chaque année ? Ici aussi une bonne partie de la pollution engendrée provient de la production et de la distribution. Le polyester, de plus en plus utilisé, émet 3 fois plus de CO2 que le coton, et les vêtements cousus par les petites mains d’ouvriers sous-payés parcourent souvent des milliers de kilomètres avant d’arriver sur leur lieu de vente !

 

Si vous avez besoin de nouveaux produits, tournez-vous plutôt vers l’occasion et offrez une nouvelle vie à des objets pour une démarche zéro déchet ! Attention toutefois à ne pas abuser non plus de la seconde-main et de ses tarifs attractifs qui pourraient vous inciter à acheter plus que de raison. Privilégiez également les retraits que vous pouvez effectuer à proximité, ce qui limitera les emballages et les émissions de GES liées au transport du colis. 

En résumé

D’une manière générale, réduire son empreinte carbone, c’est adopter un mode de vie plus soutenable en revoyant ses mauvaises habitudes concernant entre autres ses trajets, son régime alimentaire, les dépenses énergétiques de son logement et ses habitudes de consommation.

 

Vivre de manière éco-responsable et réduire son impact écologique au quotidien est une nécessité pour préserver la planète et espérer laisser un meilleur monde pour les générations futures, mais faites tout de même attention à ne pas tomber dans les pièges des fausses bonnes idées en vous lançant dans votre démarche !

 

Et vous, avez-vous d’autres astuces pour réduire votre empreinte carbone ? Partagez-les nous en commentaire !

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