Le petit guide du bivouac responsable

17 août 2022

Vous avez soif d’aventure en pleine nature ? Vous vous voyez déjà gambader dans les champs de blé et randonner en forêt ? Et pourquoi ne pas prolonger ces sorties en passant la nuit en bivouac ?

 

Mais l’art du bivouac ne s’improvise pas. Pour le pratiquer de manière responsable, voici quelques conseils qui vous montreront la voie !

Le bivouac, qu'est-ce c'est ?

Bivouac, définition

Le bivouac désigne un campement sommaire, temporaire et léger, qui permet de passer la nuit dans un milieu naturel et sauvage, éloigné de la civilisation et des infrastructures hôtelières.

 

Contrairement au camping, le bivouac n’a pas pour vocation l’installation sur la durée, le principe de nuitée est important. De plus, l’équipement pour un bivouac est beaucoup plus rudimentaire, il doit pouvoir être transporté facilement. Le bivouac est souvent associé à un sport de pleine nature, comme le trekking, la randonnée ou l’alpinisme. Il peut également se pratiquer lors d’un voyage. Dans tous les cas, on doit retrouver une notion de mouvement, d’itinérance.

 

Le bivouac peut se pratiquer de 2 manières différentes : sans abri ou sous tente. En effet, si faire du bivouac sous tente est davantage pratiqué, il est également possible de dormir à la belle étoile.

 

Il ne faut pas confondre bivouac et camping sauvage qui, même s’ils paraissent similaires, sont bel et bien différents. Si le bivouac est l’affaire d’une nuit, la durée du camping sauvage est plus étendue. Ainsi, il s’agit non pas de s’arrêter pour se reposer, et repartir le lendemain matin, mais de s’installer plusieurs jours au même endroit.

 

Aussi, le camping sauvage implique un aménagement plus confortable et l’apport d’un matériel plus conséquent. S’il se pratique au milieu de la nature et en dehors des emplacements de camping traditionnels, il est cependant moins éloigné des routes et des habitations.

 

Ainsi, il s’agit d’une activité pratiquée par les voyageurs en quête de nature, mais généralement disposant d’un véhicule (voiture, van aménagé, camping-car, …), et de plus d’équipements.

La réglementation du bivouac en France

Si vous pensiez partir tout de go, équipé de vos chaussures de rando et de votre sac à dos, en pensant planter votre tente à l’endroit où ça vous chante, vous risquez de vous attirer quelques ennuis.

 

L’art du bivouac n’est pas à prendre à la légère, et demande un peu de préparation en amont. Rien ne sert d’être hâtif, il faut au contraire être bien attentif.

 

Dans l’idée, il est possible de bivouaquer partout, sauf interdictions et restrictions. On pourrait croire que cela laisse tout de même beaucoup d’opportunités, cependant, la liste des limitations comporte de nombreux points, qui réduisent considérablement les endroits où le pratiquer.

 

Interdiction de bivouaquer :
  • dans les forêts, les parcs et les espaces boisés classés « à conserver », ainsi que dans les réserves naturelles
  • sur les routes et les chemins publics, ainsi que sur les terrains et chemins privés
  • sur des sites classés « zones de protection du patrimoine de la nature et des sites »
  • en bord de mer
  • à moins de 200 mètres d’un point d’accès à l’eau potable
  • à moins de 500 mètres de monuments inscrits ou classés “historiques”

 

En ce qui concerne le bivouac en montagne, vous ne pouvez pas planter votre tente près d’un refuge, sauf autorisation du gardien, et une redevance peut être appliquée.

 

Vous l’aurez compris, mieux vaut bien se renseigner avant de s’installer, au risque de devoir s’acquitter d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 500€ pour avoir campé dans un lieu interdit ! Mais alors, où peut-on être sûr de faire du bivouac sans être inquiété par le choix du lieu ?

 

En France, cette pratique est souvent tolérée dans les parcs régionaux et nationaux, chacun avec ses propres réglementations. Ainsi, si vous souhaitez bivouaquer dans ce genre d’endroit, le mieux à faire est tout d’abord de chercher des renseignements précis sur les sites officiels des parcs, ou en les contactant directement.

 

Par exemple, en ce qui concerne le Parc National des Cévennes, le bivouac est autorisé :

  • pour les randonneurs sans véhicule motorisé
  • une seule nuit
  • entre 19h et 9h du matin
  • sur 50 mètres maximum de chaque côté des itinéraires balisés de grande randonnée (GR, GRP), sauf certains tronçons sensibles
  • sans tente ou dans une tente légère ne permettant pas d’être debout à l’intérieur
  • feux interdits

 

Sachez que vous vous verrez presque toujours interdire de faire un feu, et ce, peu importe l’endroit et la période de l’année. Si vous décidez de passer outre, vous encourez une amende de 135€, qui pourra s’élever si vous avez causé des dégâts !

Conseils pour un bivouac responsable

Le matériel

Matériel pour un bivouac responsable

Avant de partir, quel matériel choisir ? Il est important de voyager léger si vous comptez bivouaquer car non seulement vous ne pourrez pas transporter vos affaires à l’aide d’un véhicule, mais vous allez peut-être aussi beaucoup marcher, si vous souhaitez combiner bivouac et trek ou randonnée.

 

Tout d’abord, veillez à choisir un sac à dos avec une capacité adaptée à vos besoins, qui ne seront pas les mêmes pour une simple balade en forêt le temps d’un après-midi suivi d’une nuitée ou l’ascension d’un sommet en montagne, qui vous prendra plusieurs jours.

 

Ensuite, dans votre sac à dos, veillez à emporter l’essentiel et ne vous chargez pas de choses inutiles “au cas où”. Pensez aux objets multi-usages, et posez-vous les questions suivantes :

  • ai-je vraiment besoin de cet objet ou puis-je m’en passer ou le remplacer ?
  • quels sont ses avantages et ses inconvénients ?
  • quelles seraient les conséquences si je ne l’emporte pas ?
  • est-ce que je n’emporterai pas déjà un objet dont les fonctions seraient similaires ?


Dans une démarche éco-responsable, privilégiez les objets réutilisables et/ou recyclés/recyclables. Par exemple :

  • choisissez une gourde plutôt qu’une bouteille en plastique
  • si vous souhaitez vous alléger et ne pas transporter de trop grosses quantités d’eau potable, vous pouvez vous munir d’un filtre purificateur d’eau
  • pensez aux thermos alimentaires qui permettent de garder votre repas chaud ou froid
  • munissez vous de mouchoirs en tissu qui pourront également faire office d’essuie-tout, plutôt que de mouchoirs en papier
  • remplacez votre lampe torche à piles par une lampe torche à dynamo

 

Faites attention au poids de votre matériel, surtout si vous souhaitez bivouaquer sous tente car il vous faudra non seulement prévoir le poids de cette dernière, mais également de ses piquets. Réfléchissez également aux matières de vos objets. Par exemple, une gamelle en titane sera plus légère qu’un récipient en acier.

 

Le poids de votre matériel dépendra également du niveau de confort que vous souhaitez conserver. Si un bivouac est par définition un campement sommaire, vous n’êtes pas non plus obligés de dormir à même la terre. Certains se contentent de leur duvet, quand d’autres préfèrent quand même pouvoir dormir sur un tapis de sol ou un matelas léger.

 

En ce qui concerne les produits nettoyants, comme le liquide vaisselle et les produits d’hygiène, le mieux est de s’en passer et de (se) rincer à l’eau claire, afin de ne pas polluer la nature. Tout produit, même bio, laissera un impact sur l’environnement !

 

Enfin, veillez également à prévoir de quoi emporter vos déchets pour les trier et les jeter une fois de retour chez vous. Ne brûlez pas et n’enfouissez pas vos déchets, même le papier toilette !

Bien choisir son emplacement  

Il est important de ne pas s’installer au hasard quand on bivouaque, non seulement pour ne pas trop perturber l’écosystème, mais aussi pour ne pas se mettre en danger.

 

Vous avez repéré un endroit charmant où vous passeriez bien votre nuit ? Essayez maintenant d’observer les éléments suivants :

 

> Le terrain

 

A-t-il l’air stable et solide ou au contraire fragile ? Est-il en pente ? Y a-t-il un risque de glissement de terrain ? D’éboulement de falaise ? Le mieux est de trouver un emplacement plat avec une surface dure, comme des aiguilles de pin.

 

Chaque milieu possède des spécificités différentes, vous ne retrouverez pas les mêmes caractéristiques de terrain entre la forêt et la montagne, mais également suivant les saisons et même les régions. Il convient donc de se renseigner en amont.

 

Soyez attentif aux éventuelles traces de passage d’animaux et évitez de vous installer si vous en voyez, au risque de voir débarquer un troupeau de sangliers d’un peu trop près ou un blaireau intrigué.

 

> Les points d’eau

 

On pourrait penser que camper aux environs d’un cours d’eau est une bonne idée, mais en réalité, il faut tout de même s’en méfier. Si séjourner à proximité d’un point d’eau est plutôt conseillé, mieux vaut éviter de s’établir trop près.

 

En effet, s’il s’agit d’un point d’eau stagnante, vous risquez de vous frotter aux moustiques. S’il s’agit d’un cours d’eau ou même d’un lac en amont d’un barrage, vous vous exposez à un risque de montée des eaux en cas de pluie ou d’orage, et ce, même si la météo est clémente là où vous vous trouvez. Effectivement, le temps peut se dégrader un peu plus loin et ainsi venir grossir les lits des fleuves et rivières, jusqu’à venir inonder votre emplacement.

 

> L’exposition au vent

 

Si vous souhaitez dormir à la belle étoile, prenez en compte l’exposition au vent de votre lieu de campement, afin de ne pas passer la nuit à grelotter et repartir le lendemain la goutte au nez.

 

Pour ceux qui envisagent de bivouaquer sous tente, assurez-vous d’arrimer correctement et solidement cette dernière afin d’éviter les mauvaises surprises. Aussi, si une brise légère permet la ventilation et évite la condensation, il vaut tout de même mieux s’installer dans un endroit abrité du vent.

Comment bien s’installer, et quelles sont les règles à respecter ?

Les règles du bivouac responsable

> L’emplacement

 

Rien ne sert de dresser votre campement trop tôt, d’une part, parce que suivant l’endroit où vous avez choisi de bivouaquer, vous pouvez être soumis à des réglementations d’horaires, d’autre part, pour être plus discret et moins perturber le paysage pour les autres éventuels promeneurs ou bivouaqueurs. Assurez-vous tout de même de vous installer avant la nuit tombée.

 

Sachez également que si vous choisissez un emplacement qui se trouve au soleil en fin de journée, vous vous réveillerez à l’ombre le lendemain matin, et inversement. Chaque position présente des avantages et des inconvénients, à vous de déterminer ce qui vous convient le mieux.

 

> L’environnement

 

Prenez conscience de la flore qui vous entoure et faites attention à ne pas écraser de végétation particulière avec votre tente ou votre matériel. Bien entendu, ne gravez pas les arbres et ne vous amusez pas à construire des structures, qu’il s’agisse d’empilement de rondins ou de simples tours de galets. En ce qui concerne la faune, il faut la laisser vivre en paix et éviter de la déranger. On respecte les lieux de nidification, on ne tente pas de caresser les animaux un peu trop curieux, et surtout, on ne leur donne pas à manger !

 

Bivouaquer, c’est se ressourcer au milieu de la nature, il faut donc la respecter et la préserver. Exit donc les enceintes pour passer votre tube de l’été préféré et les feux de camp pour faire griller vos chamallows.

 

> Hygiène

 

Pour votre hygiène corporelle, n’allez pas prendre un bain moussant dans un cours d’eau et ne crachez pas votre dentifrice au pied d’une fougère. Si vous ne comptez bivouaquer qu’une nuit et rentrer chez vous le lendemain, vous pouvez vous contenter de vous rincer à l’eau claire.

 

Si vous n’avez pas de toilettes à proximité, évitez de faire vos besoins n’importe où dans la nature. On pourrait penser que cela ne perturbe pas l’écosystème, mais au contraire, nos urines et nos selles contiennent des toxines impropres à la biosphère, qui sont susceptibles de polluer l’eau, par infiltration des sols et/ou contamination des sources. De plus, des études ont montré que le développement de certaines espèces de poissons s’est trouvé perturbé à cause des hormones de synthèse liées aux dispositifs de contraception, contenues dans les urines féminines. Ainsi, si vous avez besoin de vous soulager, le meilleur moyen est de dénicher un petit coin tranquille assez éloigné d’un point d’eau, de préférence herbeux et dense, afin qu’il puisse faire office de “filtre”. Pour les grosses commissions, vous pouvez creuser un trou de 20 cm de profondeur afin d’enfouir vos excréments. Attention toutefois, n’enfouissez pas votre papier toilette avec !

Repartir le lendemain matin

Ne laissez traîner aucun déchet, assurez-vous de bien tout emporter, même votre trognon de pomme ou vos épluchures de clémentine. Vous devez laisser votre emplacement aussi propre que vous l’avez trouvé. Pensez à la faune et à la flore, mais également aux futurs bivouaqueurs !

 

Ne ramassez rien, pas même une petite pierre à la forme originale ou une jolie pomme de pin. Les seuls souvenirs que vous emporterez seront dans vos pensées ou photographiés.

 

Pour un bivouac responsable, le mieux est d’adopter le “leave no trace”, qui consiste à… Ne pas laisser de traces ! Veillez à bien “renaturaliser” la zone de votre emplacement en repartant, en replaçant les éventuels rochers ou bouts de bois que vous avez déplacés.

En résumé

Le bivouac, c’est avant tout un état d’esprit, qui doit découler d’une intention de prendre du temps pour soi et de se ressourcer au milieu de la nature, tout en la respectant.

 

Quiétude et discrétion sont de mise, il faut prendre conscience de l’impact de sa présence. Pour ce faire, évitez de bivouaquer en trop grand groupe et prenez soin de ne pas perturber la faune et la flore. Repartez avec tous vos déchets, vous devez laisser votre emplacement aussi propre que vous l’avez trouvé, comme si vous n’y aviez jamais séjourné. Enfin, prévoyez du matériel adapté et pensez à prévenir quelqu’un de votre petite escapade nomade !

 

Vous pouvez tout à fait combiner bivouac et sport de plein air, comme le trek ou la randonnée. Pour aller plus loin, faites notre quiz et découvrez quelle randonnée de l’Hérault est faite pour vous !

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