Comment calculer son empreinte carbone ?

26 avril 2022

L’empreinte carbone est un sujet qui fait beaucoup parler de lui en ce moment, souvent en des termes alarmants. À juste titre, car les conclusions et prédictions des dernières études menées ont de quoi nous effrayer. Chaque année, le Français moyen émet environ 10 tonnes de gaz à effet de serre, alors qu’il faudrait passer sous la barre des 2 tonnes annuelles par personne, et ce à l’échelle mondiale, afin de limiter l’augmentation des températures à +2 degrés et ainsi éviter de courir tout droit à la catastrophe environnementale !

 

En fermant les yeux sur ce problème, ce sont des scénarios dignes de films de science-fiction qui risquent d’arriver, et ce, plus tôt qu’on pourrait le penser. Nos rejets de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont déjà réchauffé la planète d’1,2 degrés par rapport aux années 1900 !

 

Et si nous continuons comme ça, les prédictions pour 2050 ne sont pas très reluisantes : hausse du niveau de la mer, augmentation de la fréquence et de l’intensité des canicules, sécheresses, ou encore cyclones, entraînant dans leur sillage famines, migrations, disparitions d’espèces, et bien d’autres conséquences désastreuses… Il devient donc urgent de se pencher sérieusement sur la question, non seulement de manière nationale et mondiale, mais également de manière individuelle, et de commencer à faire bouger les choses à notre échelle.

 

Mais avant d’apprendre à calculer votre empreinte carbone, connaissez-vous vraiment sa définition ? Avez-vous réellement conscience des chiffres clés ? Suivez le guide, et après la lecture de cet article, le jargon de l’empreinte carbone n’aura plus aucun secret pour vous !

Empreinte carbone : définition

Définition empreinte carbone

La notion d’empreinte carbone est souvent mal comprise et a tendance à être confondue avec celle d’empreinte écologique. Pourtant, ces deux notions sont différentes !

 

L’empreinte écologique est une mesure qui détermine la pression qu’exerce l’Homme sur la nature, souvent représentée comme le nombre de Terres nécessaires pour subvenir à ses besoins. Avec notre mode de vie actuel, nous consommons les ressources d’1,7 planète ! Pas étonnant que le Jour du Dépassement survienne chaque année de plus en plus tôt.

 

L’empreinte carbone quant à elle sert à évaluer l’impact des activités humaines sur l’environnement. Il s’agit d’un indicateur qui se concentre exclusivement sur la mesure de la quantité de gaz à effet de serre relâchée dans l’atmosphère par une activité de manière directe ou indirecte.

 

Elle peut s’appliquer à trois types de cas : pour un individu (selon son mode de vie), pour une entreprise (selon ses activités) ou pour un territoire. En ce qui concerne la France, en 2018, elle se situait à la 10e place au classement des pays les moins carbonés des 27 de l’Union Européenne.

 

Généralement exprimé en dioxyde de carbone équivalent, ou CO2e, l’empreinte carbone ne comprend pas que le CO2, mais tout un ensemble de GES (gaz à effet de serre). Chacun de ces gaz dispose d’un pouvoir de réchauffement global différent. Les principaux GES émis par l’activité humaine sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), la vapeur d’eau (H2O), le protoxyde d’azote (N2O) et l’ozone (O3).

L’empreinte carbone individuelle

A l’échelle individuelle, calculer son empreinte carbone permet d’ajuster sa consommation et de faire un geste pour la planète en adoptant par la suite un mode de vie écoresponsable. Le but est d’obtenir une vision globale et chiffrée de son impact sur l’environnement. En se rendant compte des conséquences de son mode de vie, il devient alors plus facile de réfléchir à des actions afin de réduire son empreinte carbone et tendre vers l’objectif de 2 tonnes de CO2 maximum par habitant.

 

L’empreinte carbone individuelle prend en compte quatre grandes catégories que sont les transports, l’alimentation, le logement et le style de vie – chacune comportant un large spectre de données, calculées sur une année entière.

 

Ainsi, les transports ne se résument pas qu’aux déplacements quotidiens pour se rendre au travail ou aller faire ses courses (voiture, bus, métro, tramway ou encore vélo), il faut également ajouter ses déplacements plus occasionnels, qui concernent les voyages et les sorties (avion, train, etc).

 

L’alimentation couvre quant à elle le régime alimentaire, ainsi que toutes les étapes d’un produit atterrissant dans votre cuisine, de leur production à leur consommation, en passant par leur transformation, leur transport et leur distribution.

 

L’empreinte carbone personnelle comprend également une partie liée à l’habitation. Ainsi, on étudie le type de logement (maison, appartement), sa surface, le nombre d’habitants, les appareils ménagers utilisés, le type d’énergie et de chauffage consommé, ou encore l’isolation.

 

Enfin, la dernière catégorie concerne le style de vie. Cela passe par les appareils électroniques utilisés, les dépenses en vêtements et en produits d’hygiène ou de beauté, ou encore le recyclage des déchets. Cela prend donc en compte une bonne partie des démarches éco-responsables que vous menez, comme par exemple si vous suivez les bonnes pratiques conseillées dans notre petit guide du zéro déchet !

Empreinte carbone : quelques chiffres clés

Les moyens de transport émettant le plus de GES

Empreinte carbone des transports

Les transports constituent les 1ers émetteurs de GES de tous les secteurs, en produisant à eux seuls 30% des émissions de CO2 de la planète. Dans un monde toujours en mouvement, les possibilités de se déplacer n’ont de cesse d’évoluer au fil des années.

 

Routes et autoroutes, chemins de fer, câbles de tramway, lignes de métro, pistes cyclables, mais également conquête du ciel et des océans, sont autant d’invitations aux trajets qui engendrent des conséquences néfastes, pour la santé comme l’environnement, qu’ils soient courts ou longs, occasionnels ou réguliers.

La voiture

En France, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas l’avion mais la voiture qui constitue le moyen de transport le plus polluant. En effet, les quelques 38 millions de véhicules en circulation sur le territoire émettent à eux seuls plus de GES que tous les autres moyens de transport réunis, sans parler de l’impact généré par leur importation.

 

Se déplacer en voiture est une habitude bien ancrée dans le quotidien des Français, qui l’utilisent souvent plus que de raison, quand bien même d’autres moyens de transport seraient à leur disposition. Ainsi, des études menées ont estimées que 40% du nombre de trajets journaliers effectués en voiture feraient moins de 3 km ! Ces trajets de courtes distances, effectués le plus souvent en ville, sont deux fois plus polluants que de plus grands trajets, notamment à cause de la surconsommation de carburant quand le moteur est froid et des arrêts et redémarrages fréquents (bouchons, vitesse de circulation abaissée, feux tricolores, passages piétons, …).

 

Mais il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg, car de nouveaux problèmes font peu à peu surface. L’un d’entre eux est notamment l’intérêt croissant des usagers pour les SUV (Sport Utility Vehicle). Véritables entraves aux efforts menés dans la lutte contre le réchauffement climatique, ces grosse voitures, plus lourdes et moins aérodynamiques, consomment en moyenne 25% de plus qu’un véhicule classique, et constituent la 2e cause de la hausse des émissions mondiales de CO2 de ces 10 dernières années !

L’avion

Le secteur aéronautique n’est pas non plus en reste en ce qui concerne l’empreinte carbone générée, comme en témoigne le mois de juillet 2019, qui a vu un nouveau record de vol journalier dans le monde être atteint avec 230 409 vols, soit une augmentation de 13% comparée à l’année précédente ! Cette augmentation s’explique en grande partie par les tarifs toujours plus attractifs, entre vols low cost, boom des promotions Internet et baisse des coûts d’exploitation.

 

De quoi permettre à un plus grand nombre de voyager, au plus loin comme au plus près. Ainsi, les trajets en train se voient boudés au profit des vols intérieurs, alors que ces derniers émettent 70 fois plus de gaz à effet de serre que le TGV ! Depuis 1990, les kilomètres parcourus par les passagers des avions lors de vols intérieurs ont augmenté de 39% !

 

Mais les passagers ne sont pas les seuls à se déplacer, et ces dernières années (crise sanitaire mise à part), le transport de marchandises par voie aérienne n’a cessé de croître, jusqu’à enregistrer une hausse de 28% d’émissions de CO2 par rapport à 2013, soit une augmentation bien plus importante que pour n’importe quel autre moyen de transport.

 

Cela donne matière à réfléchir, quand on sait qu’aujourd’hui la grande majorité des biens que nous consommons nous parviennent de l’autre bout du monde, qu’il s’agisse de vêtements, de matériel électronique ou de denrées alimentaires.

Les GES émis par le logement

Empreinte carbone logement

En France, le logement représente le second poste d’émission de gaz à effet de serre, avec 20% des rejets de CO2 du territoire. Sans parler de la construction, les principaux postes énergétiques émetteurs de GES sont le chauffage, l’électroménager, la production d’eau chaude et la cuisine dans sa globalité, pour une empreinte carbone annuelle estimée à 2,4 tonnes de gaz à effet de serre par personne.

 

Le chauffage représente entre 59% et 75% des dépenses énergétiques d’un foyer, suivant le type d’énergie utilisée ainsi que sa consommation. L’énergie la plus polluante est le fioul, dont les émissions de GES issues de sa combustion sont de l’ordre de 64 g CO2/kWh. L’électricité se place en troisième position, derrière le gaz naturel et ses 208 g de CO2/kWh. D’après les estimations, le chauffage électrique n’émettrait qu’environ 79 g de CO2/kWh. Cependant, si d’apparence elle apparaît plus écologique, cette énergie est issue du nucléaire, qui génère beaucoup de déchets radioactifs et dont le traitement pose problème.

L’empreinte carbone générée par l’alimentation

Empreinte carbone alimentation

L’empreinte carbone générée par l’alimentation représente entre 16% à 24% des GES émis par les ménages français, suivant qu’on prenne en compte uniquement ceux liés à la production agricole ou si l’on ajoute ceux engendrés par le transport et la commercialisation. Si l’on comptabilise tout cet ensemble, alors l’empreinte carbone par Français se chiffre à 1,8 tonnes de CO2e par an. Ainsi, on atteint presque la barre des 2 tonnes annuelles recommandées, uniquement avec l’empreinte carbone de l’alimentation !

 

La faute aux protéines animales, dont les Français sont si friands. D’ailleurs, notre consommation annuelle de viande se situe autour de 65 kg par personne, un chiffre largement au-dessus de la moyenne mondiale qui est de 43 kg ! La production de viande, et notamment de bœuf, génère beaucoup plus de GES que la production de produits végétaux.

 

Par exemple, la production d’1 kg de viande de bœuf émet environ 60 kg de CO2e, tandis que la production d’1 kg de tomates n’émet qu’aux alentours de 1,4 kg de CO2e.

L’impact de son mode de vie et du numérique

Empreinte carbone numérique

Vêtements, technologie numérique, communication, démarche éco-responsable, … Notre mode de vie influe énormément sur l’empreinte carbone que nous générons. Souvent mésestimées, nos habitudes de consommation sont entièrement à revoir pour la plupart.

 

A titre d’exemple, l’achat d’un frigidaire émet 343 kg de CO2, la production d’un téléviseur émet autant qu’un vol jusqu’à Marrakech avant même son utilisation et la recherche Internet annuelle d’un seul individu génère 9,9 kg de CO2 !

 

S’il est reconnu que la consommation de biens engendre une empreinte carbone élevée, l’impact du numérique a cependant plus de mal à être perçu. Et pourtant, il représente aujourd’hui 3% à 4% des émissions de GES mondiales !

 

A l’heure des grandes avancées technologiques où l’on change de téléphone portable tous les ans et où les ordinateurs deviennent de plus en plus performants, l’empreinte carbone numérique n’a de cesse d’augmenter, proportionnellement à la demande énergétique mondiale, qui croule sous le poids des requêtes Internet, des milliards d’emails à stocker sur des serveurs, des diffusions de vidéo en streaming ou encore des sauvegardes dans le Cloud.

 

D’apparences anodines, ces actions exécutées des milliards de fois aux quatre coins de la planète émettent en réalité une grande quantité de CO2, dont la majeure partie est due à la diffusion de vidéos en continu, à cause de la lourde taille de leurs données.

Comment calculer mon empreinte carbone personnelle facilement ?

Il existe plusieurs méthodes pour calculer son empreinte carbone, suivant que l’on veuille calculer son empreinte carbone générale ou si l’on souhaite se pencher sur une catégorie en particulier.

Calculer empreinte carbone

Calculer mon empreinte carbone globale

La manière la plus simple consiste à se tourner vers un simulateur en ligne, qui se chargera des calculs à votre place afin de vous aider à y voir plus clair. Le simulateur public “Nos GEStes climat”, développé par l’ADEME (Agence de la transition écologique) et l’ABC (Agence bilan carbone) est gratuit, très complet et facile d’utilisation.

 

Il vous suffit de répondre à quelques questions concernant vos habitudes de consommation et le simulateur vous soumettra un résultat simple à décrypter, sous forme d’ordre de grandeur. Vous serez ainsi confronté à vos postes de consommation, du plus élevé au moins impactant, ainsi qu’à une donnée chiffrée concernant votre empreinte carbone comparée à la moyenne nationale. Si vous souhaitez aller plus loin, le site se charge également de proposer des solutions adaptées pour vous aider à réduire votre empreinte carbone, basées sur le profil de votre quiz.

Calculer l’empreinte carbone de mes trajets

Si vous souhaitez vous concentrer sur les émissions de carbone de vos trajets, le simulateur public et gratuit “Mon impact transport”, également porté par l’ADEME, vous propose de calculer la quantité de CO2 que vous émettez en fonction de votre distance parcourue et suivant le moyen de transport que vous utilisez.

 

Fiable et très simple d’utilisation, il prend en compte une multitude de possibilités, de la voiture au vélo, en passant par le tramway, le TGV et même la trottinette électrique ! Il existe également un filtre “covoiturage”, pour que votre résultat colle au plus près de la réalité.

Calculer l’empreinte carbone de mon alimentation

Sachez que si vous voulez vous pencher sur l’empreinte carbone de votre alimentation, le calcul ne sera pas aussi précis que pour les transports, cependant, cela vous donnera une bonne vision d’ensemble pour vous permettre de mettre le doigt sur les postes émetteurs sur lesquels vous devrez fournir les plus gros efforts.

 

Le calculateur d’empreinte carbone alimentaire de MyCO2 se démarque par son approche plus littéraire du problème, en proposant de remplir des textes à trous en fonction de vos habitudes de consommation. Il n’en reste pas moins très simple à effectuer et a le mérite de se réaliser gratuitement en moins de 5 minutes !

Calculer l’empreinte carbone de mon habitation

Ici encore, MyCO2 met à disposition du public un calculateur d’empreinte carbone logement, afin de se faire une idée de l’impact des GES émis par son habitation. Ce simulateur se base principalement sur le type de chauffage dont vous dépendez, mais il ne prend cependant pas en compte l’électricité, le bois, la pompe à chaleur, le solaire thermique et le chauffage urbain dans sa méthodologie de calcul.

Calculer mon empreinte carbone numérique

Vous pouvez également calculer votre empreinte carbone numérique facilement grâce à l’association française The Shift Project, qui œuvre pour l’atténuation du changement climatique et la réduction de la dépendance de l’économie aux énergies fossiles. Cette association a développé le “Carbonalyser”, une extension de navigateur qui vous permet de visualiser votre consommation en temps réel, pour le moment uniquement disponible sur Firefox.

 

Vous pouvez également y avoir accès depuis votre smartphone grâce à son application “Mobile Carbonalyser” que vous pouvez trouver sur Google Play. Entièrement gratuit, le “Carbonalyser” vous fournit non seulement des estimations de votre consommation, mais analyse également votre temps passé à naviguer, la quantité totale de données que vous avez transféré ou encore le top 5 des sites sur lesquels vous vous rendez le plus souvent !

Pour conclure

Pas facile de savoir où donner de la tête parmi toutes les préoccupations écologiques pointées du doigt et toutes les démarches et efforts à faire afin de limiter la casse. Grand sujet de discussions de ces dernières années, l’empreinte carbone n’est pas une mince affaire, c’est pourquoi il est important de faire face à ses habitudes de consommation.

 

Vous obtiendrez alors un regard nouveau sur l’impact qu’ont vos activités sur l’environnement, ce qui vous aidera à entamer et/ou à poursuivre des actions pour un mode de vie plus soutenable et éco-responsable.

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